En tout début d’année Chéri Coco m’a dit :
– « Amélie cette année va être TON année ! »
Et il avait raison.
Malheureusement pour moi pas dans le sens où il l’entendait.
J’ai l’impression qu’il plane au dessus de ma tête un nuage poisseux qui pleure, abimant à chaque averse mon cœur et mon esprit. Des êtres plus ou moins chers disparaissent et chacun de leurs départs laissent en moi des goûts différents. Amers. Acides. Âpres.
Je ne sais pas comment parler de tous. Je ne sais pas si ils aimeraient. Mais pour tenter d’exorciser j’ose les écrire sans les décrire.
Le jeune motard d’abord, ivre de liberté qui rencontre le chauffard ivre tout court. Le fracas. Le choc. La mort et ses tralalas, ses fleurs et ses pleurs. Et la vie à nouveau. Parce qu’il faut.
La tante malade ensuite, qu’on ne voit jamais parce qu’on est pas très proche mais avec qui on adore papoter aux fêtes de famille. Celle qui écoute, qui s’intéresse et qu’on sait que c’est pas du flan. Celle qui est venu nous dire au revoir à noël. Je l’avais bien compris. Et moi aussi je lui ai dit au revoir ce jour là. Avec mes yeux. Parce que j’ai pas pu la serrer dans mes bras. Quatre mois plus tard elle est partit.
Et Staral. Lui je peux le nommer. Je peux même vous donner son adresse. Je sais qu’il m’autorise. Pas un grand ami, ni un petit d’ailleurs. Une connaissance virtuelle comme on dit. Même pas peut être … Je sais pas en fait et je m’en fiche. En tous cas il est partit et ça m’a touché bien plus que virtuellement. Réellement. A l’intérieur.
Il y a Oxy aussi. Oui oui Oxy ma vieille. Autant que les autres. J’en ai parlé ici. Je la vois encore partout, étalée sous mes roues, en boule sur le tapis. Et je pleure de ne plus l’entendre, elle a qui j’ai tant hurlé de fermer sa gueule. Elle doit bien leur casser les oreilles là haut …
Et « re » la tante malade. La grand tante plus exactement. Celle que je n’ai pas vu depuis des années. Celle à qui je ne suis pas allé dire au revoir.Celle qui a pâtit d’appartenir au côté obscur, celui auquel j’ai renoncé il y a plusieurs années. Faudra que je vous en parle ça me fera du bien.
Je vais m’arrêter là pour la visite du cimetière même si mon voisin mériterait d’y figurer. Mais lui c’est une histoire tellement dingue qu’il aura droit à son billet perso. Un jour.
Vous allez me dire en lisant ces quelques lignes qu’il n’y a rien d’extraordinaire et qu’en vieillissant on perd de plus en plus de gens autour de soi. Je sais. Mais je vous ai épargné les cancers à 24 ans, les accidents de scooter qui envoient la copine en réanimation, les divorcent des proches, ect … Et la je vous entends encore. Si, si vous l’avez dit :
– « C’est la vie … »
Et bien pour aujourd’hui je dis : FUCK LA LIFE !!!
Oh oui. FUCK !
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Oui … et encore au moment où j'ai écrit le billet je ne savais pas pour Fille aux craies … fais vraiment chier !!!
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