Dans une semaine c’est le printemps et mon jardin s’éveille lentement sous les caresses des rayons du soleil. Après un rude hiver les minuscules narcisses, jonquilles, tulipes et autres jacinthes pointent le bout de leurs pétales sans toutefois oser s’ouvrir complètement. C’est que les nuits sont encore fraîches me direz-vous, en tous les cas c’est ce que MaMu m’a dit ce matin. Alors j’attend. Et j’espère ne pas être déçue. J’espère une explosion de couleurs, d’odeurs et de saveurs. J’attend d’être émerveillée. J’attend de ces petites fleurs des moments de joie sans avoir rien à leur demander.
Car c’est mon truc à moi ça. Je veux dire d’attendre. Attendre une attention particulière. Attendre un geste, un mot, du temps. Je crois que j’ai tendance à toujours trop attendre de tout et de tout le monde. Et surtout je rêve de pouvoir attendre des uns, des autres, du monde entier un geste, un mot, du temps sans avoir rien à dire, rien à formuler, rien à demander, rien à quémander, rien à supplier non plus.
Parce que mine de rien je passe ma vie à demander. Boire, manger, ouvrir, fermer, pisser, me lever, me coucher, me laver, me gratter, me coiffer, me, me, me …. s’il te plaît, merci, s’il te plaît, merci, s’il te plaît, merci, s’il te plaît, merci … à chaque geste, à chaque soif, faim, envie de pisser, de dormir, de me lever, de me laver, de me gratter, de, de, de … tout le temps, pour tout … je demande.
Parfois j’aimerais qu’on devine mes envies, qu’on aime mes passions, qu’on partage mes « j’aime ». J’aimerais ne plus demander de gestes, de mots ou de temps. J’aimerais ne plus avoir l’impression de voler la vie de l’autre pour vivre la mienne. Ne plus accabler l’autre de moi. En tous cas pour le temps qu’il passe à mes côtés. Son temps. Celui qu’il donne contre rémunération, celui qu’il offre par amitié, celui qu’il partage par amour, celui qu’il sacrifie aussi parfois. J’aimerais que l’autre m’anime comme une marionnette, qu’il m’incarne et que pour ce temps qu’il m’aura allouer il soit heureux que je sois heureuse. Qu’il soit joyeux de m’accomplir.
Mais cet autre ne devine jamais rien. Il faut dire que le temps est une denrée précieuse et que l’envie guide aujourd’hui chacun de nos actes. Qui veut faire des choses en allant contre son envie? Non pas contre son gré mais contre son envie? Pas grand monde. Et pourtant je n’arrive pas à me contenter d’un « Je n’ai pas envie. » Mon envie à moi ne vaut-elle pas autant que celle de l’autre? Ou alors mon impossibilité à l’assouvir seule m’oblige t-elle à la refouler, à y renoncer?
Après 17 ans de cette situation je me surprend toujours à espérer, à croire au monde et à mon monde en particulier. Là où j’aimerais n’avoir rien à dire, on me répond « tu n’avais qu’à demander ». Là où je rêve de complicité on me parle de manque de liberté. Là où je brandis la légitimité de ma requête on me dit « Je n’ai pas envie ». Alors si je veux que tout se passe bien il y a un moment où je devrai abdiquer, avouer que mes demandes sont vaines, inaudibles peut-être. Et renoncer. Renoncer à ce qui me compose, à ce qui fait que je suis moi. Seulement je crois que je ne sais pas faire.
Aaahh ma petite Amélie … comment pourrais-je ne pas réagir à tes mots tant ils résonnent … Combien de fois tes pensées ont été les miennes, cette impression de grappiller des minutes d'autres pour mieux vivre quelques-unes des miennes … j'avais même pensé comme épitaphe à : ci-gît celle qui voulait un coup de main.
Quant à renoncer à ce qui fait qui tu es, tu ne sais pas faire ? Tant mieux ! Maintenant que j'ai beaucoup plus d'heures d'aides j'essaye de demander un maximum de tâches, ensuite j'essaye de faire la part des choses entre ce que je demande en tant que mère, épouse, amie et ce qui dépasse de ces cadres, quand ça dépasse et bien ça dépend de la personne, de son humeur, il m'arrive aussi de taper du pied en rappelant que si j'avais le choix je ne demanderais pas. C'est vrai qu'il y a un côté usant de devoir toujours demander et surtout de ne pas pouvoir accomplir une action entièrement seule. Alors j'essaye de bien les identifier celle qui ne dépendent que de moi, pour les savourer pleinement.
Le « tu n'avais qu'à demander » est un peu facile quand certaines demandes trouvent un peu trop souvent porte close. Tiens je vais demander à Patricia de te donner son avis, son avis d'aidant bienveillant habituée à deviner les besoins et envies de l'autre …
Je t'embrasse et pour ça je n'ai pas besoin de coup de main ;)
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Marie je sais que tu comprends mon message mieux que tous … J'attend avec impatience l'avis des « autres » ')
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Il y a quand meme bien une chose que tu ne doives ni demander ou attendre…parce que c est là…ce sont les pensées (pas celle de ton jardin a ta hauteur quoique ;) mais les pensées des gens qui t entourent te connaissent et t apprecient pour ce que tu as été et pour ce que tu es…une femme, une mere pas si différente en somme!!! parce que les s il te plait et les merci c est pour tous les mondes tu sais :) En tout cas moi suis fière..fière de TOI…de la belle leçon de vie que tu donnes malgré les circonstances et meme si je concois que ce ne soit pas tous les jours faciles…tu es TOI et jtaime comme CA :)
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Merci ma Malou … tu sais ce billet est plus un constat qu'une réelle amertume car comme tu le dis on est tous dépendants des autres au final ;)
Je t'embrasse ♥
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Chère Amélie
J'ai pris le temps de te lire mais figure toi que je ne savais pas comment marche un Blog , tu va rire ! j'en suis sur
…J'attendais a la première page comme un bobet que tu écrive a nouveau, alors on peut être un inventeur,… crée du lien..et de l'espoir pour le monde entier mais tu vois, pas bien malin quant même !!
je crois que Personne dans la vie ne renonce..ou ne dois renoncé . Je m'explique ! parfois nous croyons que les chose n'avance pas ! que le monde qui nous entoure ne nous comprend pas ou plus , ou pour toi, plus que pour les autres » demander » deviens souvent un acte nécessaire et même un 6 eme sens supplémentaire obligatoire aux réponses que tu attend autour de toi. Mais si tu jette un regard en arrière tu va voir que toutes les choses autour de toi et même en toi, avances, évolues, bouges, ne sont pas statique. C'est en regardant de temps en temps par dessus ton épaule que tu t'en rend compte, Tu ne renonce jamais dans la vie, tu évolue sur ton chemin, parfois remplie d'épines et de gravas mais toujours de l'avant .De l'avant, car nos peurs, nos angoisses, ou simplement l'envie de vivre nous pousse toujours dans cette belle inconnue qui est devant nous……La vie !!
Prend un enfant qui nait en Etiopie, il ne sais pas qu'il a 500 fois plus de chance de mourir q'un enfant de chez nous et pourtant même malade dés sa naissance il ne renonce jamais a la vie. Alors surtout soit fière de demandé autour de toi, ne renonce jamais a toi même et si parfois tu baisse les bras, l'explosion de toutes les natures autour de toi vont te pousser sur ce chemin merveilleux qui s'appelle La Vie. prend dans tes mains les senteurs de ton jardin, froisse en les feuilles avec tes doigts et respire cette nature, regarde poussez les fleurs que tu as voulu dans ce jardin de vie et surtout que ta joie en fleurisse tout les recoins
Ton ami Jean claude
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