Il y a un moment déjà que l’idée de poser pour un(e) photographe me trotte dans la tête. L’envie ou peut-être même le besoin de me confronter à ma propre image et au regard des autres est de plus en plus présent dans mon esprit. Pire, j’ai des idées d’exposition, de femmes, de nudité, de handicap et de tabous à faire valdinguer. Je crois fermement au pouvoir des images, tant pour l’acteur que pour le spectateur.
Et voilà qu’au détour d’une page facebook je découvre Miss Buffet Froid, une photographe montpelliéraine dont le travail me touche, me parle et m’attire comme un aimant. Profitant d’un séjour dans le sud je décide de la rencontrer pour confirmer mon impression même si je savais déjà ce qui allait se passer. Et ça n’a pas loupé ! Nous voilà embarquées dans un projet photographique qui prends aujourd’hui une jolie tournure.
Certains targueront sans doute cette affaire de voyeurisme, d’autres n’y verront pas d’intérêt. Loin de vouloir faire du sensationnel, il me semble que le moment est venu, pour moi, et pour d’autres aussi, de revendiquer une place dans cette drôle de société. Il me semble que nous tous, handicapé(e)s, avons depuis trop longtemps laissé les autres décider à notre place. Il me semble enfin que la femme handicapée que je suis a le droit d’exprimer, de crier, d’hurler toute sa colère face à ce monde sourd et égoïste.
Bien sûr je pourrais parler, expliquer, argumenter. Je le fais d’ailleurs au sein de l’APF et bientôt à travers mon tout nouveau bébé AREFH. Mais je ne crois pas que cela suffise. Comme je l’ai dis plus haut le pouvoir de l’image me semble bien plus fort que celui des mots dans cette société où paraître permet d’exister. Alors si il faut me déshabiller pour qu’ils me voient je le ferai. Quand ils auront vu, je pourrai parler.
Découvrez notre projet « Elles » sur facebook