Le baiser de Rubis

Hier en écrivant le billet à propos de Rubis ma « jumelle maléfique » (à lire ici), j’ai tenté de trouver une illustration pour lui donner corps, la personnifier. J’aimerais savoir dessiner tant j’ai souvent besoin d’illustrer mes propos. À défaut j’ai tapé dans mon moteur de recherche « femme rousse de dos ». De dos oui,  car je ne voulais pas qu’on puisse voir son visage dans le souci que chacun puisse s’en faire sa propre interprétation. Tout comme pour mes filles que j’encourage à imaginer les personnages de leurs livres en choisissant des lectures « sans images », j’avais envie de vous laisser rencontrer Rubis, qui va devenir un personnage récurent de mes péripéties à n’en pas douter. Et puis au fil de mes recherches j’ai été attiré par un lien qui proposait un quizz intitulé « Les peintres préfèrent les rousses ». Mes antiques études en histoire de l’art me poussent toujours à lire ce genre d’articles. Et c’est là qu’elle est apparue.

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La superbe Rubis. La flamboyante Rubis. L’enjôleuse Rubis. La dévorante Rubis. Je n’ai pas eu besoin de répondre à la question du quizz pour savoir instantanément qu’elle était l’œuvre d’Edvard Munch. Et dans la seconde qui a suivit j’ai profondément ressenti l’hyper-sensibilité du peintre et sans aucun doute ses troubles de l’humeur. Après une rapide recherche il s’avère qu’en effet Munch souffrait de bipolarité. Si c’est apparemment de notoriété publique je n’y avais jamais songé bien que « Le cri » m’ait toujours bouleversé et aurait dû me mettre sur la piste.

Cette rousse dominatrice est ma Rubis. Je suis fascinée par le mythe du vampire depuis toute gamine, et même si Munch affirmait n’avoir voulu peindre qu’un baiser entre deux amants, je trouve l’idée du « baiser du vampire » bien plus romanesque et vibrante. C’est en tout cas ce que le public a perçu lui aussi à l’époque devant ce tableau. L’avoir découverte me donne très envie d’en installer une reproduction géante dans ma chambre en guise de tête de lit. Je pense tout de même qu’il est plus prudent d’attendre la fin de ma phase exaltée pour être certaine que ce ne soit pas encore une nouvelle lubie.

Quoi qu’il en soit cette toile symbolise parfaitement l’emprise que peuvent avoir sur moi mes troubles de l’humeur. Mais aussi, et c’est bien là tout le paradoxe, combien ils me sont précieux, et en particulier Rubis. Je n’ai pas encore rencontré officiellement mon coté sombre, celui que Winston Churchill appelait ses « Black Dogs ». Et cette dernière  nuit ayant encore été plus blanche que noire, je sens que Miss Rubis est encore là pour un moment …

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