Comme par Magie !

J’écris un livre. Je viens le dire ici car j’ai l’impression que cela m’engage personnellement à aller au bout. Non pas que je me sente obligée envers vous. Je ne m’inflige plus ce genre de pression inutile. Non en réalité cela m’engage envers moi-même et surtout envers cette idée qui s’obstine à vouloir que je lui donne vie. Car oui, je crois fermement que les idées sont des entités à part entière qui flottent autour de nous à la recherche d’humains pour les incarner. Et celle qui consiste à écrire une histoire d’accident, de résilience et de liminalité ne me quitte pas depuis ce 22 avril 1995. Je sais que celle-ci m’appartient et que personne d’autre ne pourra la réaliser. Si ce n’était pas le cas, elle ne serait pas encore présente à tambouriner à ma porte 27 ans puis tard. Mais d’autres idées ont tenté leur chance et faute d’attention suffisante de ma part, elles ont trouvé de meilleur-e-s réalisateur-rice-s. 

Fin 2017, alors que je faisais une insomnie, une idée m’est apparue en pleine nuit. Je devais faire de mon expérience personnelle un spectacle humoristique. Prise d’une frénésie incontrôlable, j’ai écrit en trois heures les grandes lignes de ce que je souhaitais partager avec mon futur public. Je m’y voyais déjà et j’avais même réussi à me faire éclater de rire avec mes propres blagues. Je tenais assurément une idée géniale ! Le lendemain j’en ai parlé à une amie qui a trouvé elle aussi que le projet valait la peine d’être creusé. Elle m’a encouragé à m’y mettre et j’y ai pensé quelques jours. Et puis j’ai traversé une période compliquée avec une de mes accompagnantes et j’ai remisé dans la grange de mes innombrables fulgurances cette fantastique idée. 

Heureusement les idées sont plus persévérantes que les humains. Si elles doivent exister, elles chercheront sans relâche une personne pour les faire apparaitre au monde. Et cette idée de spectacle humoristique porté par une femme tétraplégique, qui serait maman, épouse et aurait un sens de l’autodérision à toutes épreuves a sûrement dû effleurer l’esprit de plusieurs nanas qui déchirent avant de trouver preneur. Ou plutôt preneuse. Quelle surprise de découvrir un jour au détour d’une page Facebook le projet de Stef Binon intitulé « One Woman Sit-up Show ». Je n’en revenais pas ! Non pas que cette idée soit si géniale que personne d’autre n’aurait pu l’avoir. Non pas que je sois jalouse ou que j’ai l’impression d’avoir été spoliée. Au contraire ! Cette idée avait un tel appétit de vivre qu’elle avait continué sa quête et avait enfin trouvé quelqu’un à la hauteur de son ambition. Ce n’était sûrement pas la même histoire, les mêmes détails, mais l’idée principale était là, vivante. J’étais ravie et impressionnée par le travail de Stef. Et j’étais enchantée car je venais de toucher du doigt la magie créatrice. 

Bien-sûr à l’époque je n’avais pas analysé cet événement tel que je vous le transmets aujourd’hui. Je ressentais profondément qu’une force supérieure régissait la créativité mais je n’arrivais pas à mettre cette sensation en mots, à élaborer un concept. Et puis j’ai reçu dans un de mes « P’tit Colis » un livre d’Elizabeth Gilbert intitulé « Comme par magie – Vivre sa créativité sans la craindre ». Vous connaissez sûrement cette auteure, elle a écrit le best-seller « Mange, prie, aime » porté à l’écran par Ryan Murphy et interprèté par Julia Roberts. Quand j’ai reçu ce bouquin je me suis dit ouais bof encore un truc new âge qui va m’apprendre à attirer le positif en pensant positif … Et bien que nenni ! C’est dans ces pages que j’ai découvert cette conception de la créativité, du génie logé en chacun d’entre nous et des trésors cachés qui ne demandent qu’à être déterrés. Tout à coup cette idée de spectacle que je n’avais pas pu saisir et qui était allée frapper à une autre porte prenait tout son sens. Comme je suis heureuse qu’elle ait trouvé la bonne personne pour s’épanouir en me laissant l’opportunité d’accueillir d’autres projets. A toutes celles et ceux dont le cerveau foisonne d’idées et qui culpabilisent de ne rien faire, à vous qui pensez que vos idées sont nulles et inutiles, je vous invite vraiment à découvrir ce petit livre, il pourrait changer votre vie !

Pour ma part il m’aura fallu quatre ans pour assimiler ce bouquin et oser parler de cette idée qui m’a échappé. Et en réalité je n’ai compris son message que cette semaine en le relisant plus attentivement. Depuis quelque temps je me suis mise sérieusement à l’écriture, considérant cette activité non plus comme un passe-temps pour nourrir mon blog mais comme un véritable travail auquel je dois m’atteler régulièrement. Le titre de ce livre me revenait sans cesse à l’esprit – Comme par magiiiie, Comme par magiiiiie – et j’ai fini par l’attraper dans ma bibliothèque pour fair taire cette voix agaçante et libérer un peu d’espace entre mes neurones. Et comme j’ai bien fait ! Non seulement Elizabeth Gilbert y évoque la magie et l’obstination des idées à exister mais elle y explique également combien la peur est paralysante et quel courage il faut pour oser l’embarquer avec nous dans notre aventure créative. Alors en voiture Simone, me voilà partie jusqu’au bout de cette idée, décidée à sortir ce bouquin qui sommeille en moi depuis trop longtemps. 

Wahou j’ai osé vous confier que j’écris un livre. Je n’arrive pas encore à me définir comme une écrivaine mais le temps viendra où j’en serai capable, sans nul doute. Un temps où dire sera plus important que taire. Un temps où ma raison aura laissé place à ma passion. Un temps où je ne pourrai faire autrement que de m’éparpiller en mille morceaux.. Un temps où le désordre qui règne en moi deviendra le plus joli des chaos.

Cold Winter Challenge 2021

Je ne lis pas assez. J’aimerais pourtant. Mais je me laisse happer par d’autres occupations, réseaux sociaux en tête, Facebook en particulier. Et tout en scrollant de publications en publications, tout en étant hypnotisée, bouche ouverte, par des vidéos idiotes de gamins, de vieux ou de chats, je me répète inlassablement que je ferais mieux de prendre un bon bouquin. Mais je dois être complètement addict car je ne lâche pas mon téléphone pour autant.

Pour tenter de remédier à mon manque de motivation, j’ai décidé de rejoindre le Cold Winter Challenge 2021 (CWC) découvert chez Isa du blog « Aujourd’hui je m’aime » et de compléter au moins 3 menus avant fin février. Si comme moi il y a 3 jours, vous ne savez pas ce qu’est le CWC , je vous invite à regarder la vidéo de l’organisatrice et peut-être rejoindrez vous l’aventure :)

Sans pression, parce que si je lis au moins un livre ce sera déjà ça de prit, je vous partage mon premier menu :

Je me suis largement inspirée des choix des autres participant.e.s que j’ai rejoint sur le groupe Facebook dédié (oui je ne suis pas à une contradiction près). Je me donne jusqu’aux vacances de Noël pour terminer ce premier menu et entamer les suivants. Et si je n’y arrive pas je ferai comme si ce billet n’avait jamais existé et vous aussi, ne compliquez pas les choses ;)

Nous sommes du même chaos !

Vous avez raison Christian, la vie est un sacré chaos. Nous passons beaucoup de temps à tenter d’en sortir, à vouloir y mettre de l’ordre, à l’ignorer sans en comprendre finalement le charme et l’intérêt. Car à quoi bon vivre si rien ne vient jamais nous bousculer ?
Cette idée de chaos m’est si familière. À plusieurs reprises le sol s’est dérobé sous moi, me plongeant dans un abime qui semblait sans fond. Égarée dans le noir, la lumière d’autres existences m’a sans doute guidée vers mon propre soleil. Et comme je l’aime aujourd’hui ce joli chaos. Il est à l’origine de mes engagements et de mes combats. Il est plus précieux que n’importe laquelle de mes réussites. Et cette intelligence, cette force, cette capacité à trouver la lumière partout où règne l’obscurité, quelle fierté d’en avoir fait une arme contre l’adversité et de pouvoir aujourd’hui la partager !